"En vieillissant les hommes pleurent''
Un grand saut dans les années 60 qui voit la France basculer d'un monde rural vers la modernité : tables en formica, les usines Renault ou Michelin et leurs cités, le féminisme, la première télévision....Albert, le taiseux, lui, n'est pas de ce monde là ! "tu comprends Gille, je ne veux pas être témoin de la fin de ces
temps que j'ai tant aimés" Il tient à la terre de ses aieux et le remembrement est, à son sens, une dépossession de ses racines, l'effacement de ses souvenirs. Le brave et fier Albert "sa robustesse, la frisure de ses cheveux, ses mains de géant, la carrure de ses épaules et son regard sombre li donnaient une prestance qu'il devait justement à la simplicité des travaux qu'il accomplissait chaque jour de sa vie" et d'un autre temps "que je n'ai pas su retenir"
Tout est juste ! Chaque mot est à sa place ! D'où la force du récit. J'ai été bouleversée par la 'vérité nue' qui vient frapper à chaque détour de phrase.
"Cahterine Langeais apparut, Joconde blonde en chair et en os, dont toutes les femmes admirèrent la coiffure et les hommes le sourire"
Je me suis demandée à quoi ressemblait cette 'Joconde des années 60" et voilà :